Les derniers jours de Stefan Zweig, par Laurent Seksik (Flammarion)

Publié le par Le Prix Virilo

Lu par Claire.

 

ZweigDébut des années quarante, Stefan Zweig et sa jeune nouvelle femme, Lotte, s’exilent au Brésil, poursuivis par la haine nazie. Le bonheur fragile du début de l’installation cède rapidement place au retour implacable du malheur de l’écrivain.

Stefan traîne son désespoir de ce qui arrive à l’humanité, et perd peu à peu l’envie de continuer à se battre dans un monde pareil. Lotte, dévouée corps et âme à cet homme qui parfois l’oublie au milieu de ses pensées noires, le suit silencieusement dans ce processus qui aboutira à leur mort à tous deux.

 

Sensible comme beaucoup à l’œuvre de Zweig, le livre de Laurent Seksik était un appel à la lecture. On se demande au début comment il a pu oser, et puis réussir, à parler à la place de ce pilier de la littérature. On ne sent pas dans le récit de Seksik une dépossession de l’auteur, une intrusion obscène dans sa vie privée. On sent plutôt un attachement réel à cet homme exceptionnel, et l’envie de lui rendre justice de cette manière, d’essayer d’analyser le processus qui a abouti au suicide. Mission délicate s’il en est. Il s’agit de garder tout au long du livre la conscience qu’il s’agit d’une hypothèse, d’une version forcément personnelle, bien que documentée, de Laurent Seksik sur la fin de Stefan Zweig. Malgré cela, ne transparaît pas derrière les lignes la main de Seksik qui chercherait à nous convaincre et à affirmer que cette version est la bonne.

C’est un livre qui se lit bien, et qui donne envie de se replonger dans l’œuvre de Zweig.

Cependant, certains risquent tout de même d’y voir une atteinte à l’intégrité de l’auteur.

Il s’agit d’un roman, à lire et apprécier en connaissance de cause.

 

Publié dans critiques 2010

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