Les insomniaques, Camille de VILLENEUVE (Philippe Rey)

Publié le par Le Prix Virilo


Lu par... Marine


        Au grand concours des titres pertinents (chose assez rare pour mériter un tel type de prix), Les Insomniaques mériterait d’être nommé. Deux mots qui résument parfaitement la teneur de ce livre aux allures de saga, mais en mieux (quand même). Nous suivons en effet les turpitudes des membres d’une famille d’aristocrates et leurs (gros) problèmes d’adaptation à un monde qui change sans leur consentement (quel toupet) depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Tous les personnages ont apparemment fait l’objet d’un travail approfondi de la part de l’auteur. Aucun n’est laissé sur le bas-côté, ce qui donne toute sa saveur au livre qui se lit rapidement malgré ses quelque six cent pages. Reste cependant un léger doute : est-il également savoureux pour tous ? L’identification à cette famille en chamboulement est en effet un ressort essentiel dans l’appréciation du lecteur, à mon sens. Il vaut alors mieux avoir un petit ancrage dans le 16ème (celui d’Auteuil) ou un petit château familial auquel on n’a pas touché depuis trente ans quelque part pour bien tout saisir. En espérant me tromper.      

 

Lu par... François H-L


Raconter la vie d’une famille aristocratique sur plusieurs générations est un défi littéraire que relève avec beaucoup d’élégance Camille de Villeneuve, dans une première œuvre très agréable. On fait la connaissance des Argentières, excellente famille angevine, en 1946 à la mort du patriarche, pour les suivre sur trois générations. Les naissances, les mariages, les décès se succèdent, mais la difficulté de s’adapter à un monde qui change vite demeure. Comment faire lorsqu'on a grandi avec l’obligation de défendre son nom et une tradition ?


Si on ne peut que saluer la maîtrise de Camille de Villeneuve pour l’organisation de son récit et la maîtrise d’un arbre généalogique complexe et pléthorique, ou pour la manière très fine d’imbriquer la grande histoire dans les chemins de vie des différents personnages, on regrette souvent un manque de recul quant à la psychologie des personnages. Il se dégage toutefois de cet ouvrage une impression globalement positive qui promet beaucoup pour la suite de la carrière littéraire de l’auteur.

Publié dans Critiques 09

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